Qu’est-ce qu’un vice de consentement en droit immobilier ?
En droit immobilier, un vice de consentement survient lorsqu’une des parties contracte sans avoir donné son accord en toute liberté ou en toute connaissance de cause. Lorsqu’un tel vice est établi, la vente peut être contestée, annulée ou donner lieu à une demande de réparation.
Le consentement est un élément essentiel à la validité d’un contrat. En Belgique, il est encadré par l’article 5.27 du Code civil, qui impose que l’accord des parties soit libre, éclairé et sincère. Si l’une des parties a contracté sous l’effet d’une erreur, d’une tromperie, d’une contrainte ou d’un déséquilibre manifeste, elle peut engager une action en justice pour contester la transaction.
L’Erreur en droit immobilier : un vice de consentement reconnu par la loi
L’erreur est un vice de consentement lorsqu’elle porte sur un élément essentiel du contrat et qu’elle a déterminé la décision de l’acheteur ou du vendeur. L’article 5.34 du Code civil belge prévoit que pour être reconnue comme telle, elle doit être excusable, déterminante et avoir été prise en compte dans les négociations.
En immobilier, l’erreur peut concerner la superficie du bien, sa constructibilité ou encore sa conformité aux normes. Lorsqu’elle est avérée, la partie lésée peut demander l’annulation du contrat ou une compensation.

Quels sont les types d’erreur en droit immobilier ?
En droit immobilier, toutes les erreurs ne constituent pas un vice de consentement. Certaines sont de simples fautes rectifiables, tandis que d’autres peuvent remettre en cause la validité d’un contrat. Il est donc essentiel de distinguer les différentes formes d’erreur pour déterminer si elles peuvent entraîner l’annulation d’une vente.
Les erreurs en droit immobilier se classent généralement en trois catégories : l’erreur matérielle, l’erreur-obstacle et l’erreur substantielle. Seule cette dernière peut être invoquée comme un véritable vice de consentement et conduire à l’annulation d’un contrat.
L’erreur matérielle
L’erreur matérielle résulte d’une faute involontaire dans la rédaction du contrat, comme une erreur d’écriture, un chiffre incorrect ou une omission. Elle ne remet pas en cause la volonté réelle des parties et peut être corrigée sans affecter la validité de l’accord.
Puisqu’elle ne modifie pas les obligations essentielles du contrat, elle ne constitue pas un vice de consentement et ne peut pas justifier son annulation.
L’erreur-obstacle
L’erreur-obstacle intervient lorsque le consentement des parties ne s’est jamais réellement rencontré en raison d’un malentendu fondamental sur l’objet du contrat ou sur son contenu. Dans ce cas, il ne s’agit pas d’un vice de consentement à proprement parler, mais d’une situation où aucun contrat valide n’a pu être formé.
Cette erreur entraîne l’inexistence juridique du contrat, car les parties ne se sont pas accordées sur les mêmes éléments essentiels de la vente.
L’erreur substantielle
L’erreur substantielle est la seule pouvant être considérée comme un vice de consentement. Elle porte sur un élément essentiel du contrat qui a influencé de manière déterminante la décision d’une des parties.
Pour être reconnue comme un vice de consentement, l’erreur substantielle doit répondre à trois conditions :
- Elle doit être excusable : l’acheteur ou le vendeur ne pouvait raisonnablement pas en détecter l’existence.
- Elle doit être déterminante : sans cette erreur, la partie concernée n’aurait pas conclu le contrat.
- Elle doit concerner un élément central du contrat qui a été pris en compte dans la négociation et la conclusion de la vente.
Lorsqu’une erreur substantielle est avérée, elle peut donner lieu à une demande d’annulation du contrat et, dans certains cas, à une indemnisation pour les préjudices subis.
Quelles sont les recours en cas d’erreur substantielle dans une vente immobilière ?
Lorsqu’une erreur substantielle est avérée dans une vente immobilière, la partie lésée dispose de plusieurs recours pour faire valoir ses droits. Selon la nature de l’erreur et son impact sur le consentement, il est possible de demander l’annulation du contrat, d’exiger une indemnisation ou d’opter pour une modification du contrat afin de rétablir un équilibre entre les parties.
Annulation du contrat pour vice de consentement
Si l’erreur a porté sur un élément essentiel du contrat et a été déterminante dans la décision d’acheter ou de vendre, la partie concernée peut demander l’annulation de la vente. Cette nullité a un effet rétroactif : l’acheteur restitue le bien au vendeur et récupère les sommes versées.
L’action en annulation doit être intentée dans un délai de cinq ans à compter de la découverte de l’erreur. La partie demanderesse doit prouver que l’erreur était excusable et qu’elle a influencé sa décision.
Réclamation de dommages et intérêts
Lorsque l’annulation ne suffit pas à compenser le préjudice subi, il est possible de demander des dommages et intérêts. Cette indemnisation peut couvrir :
- Les frais engagés (notaire, expertises, travaux).
- La perte de valeur du bien.
- L’impact financier lié à la nécessité de rechercher un autre bien.
Pour être accordée, la demande doit prouver que le dommage est directement lié à l’erreur substantielle.
Correction du contrat
Si les parties souhaitent éviter une annulation, elles peuvent convenir d’une modification du contrat pour rééquilibrer la situation. Cela peut inclure :
- Une réduction du prix de vente.
- Une prise en charge de travaux par le vendeur.
- L’ajout d’une clause corrective au contrat.
Cette solution est privilégiée en cas d’accord amiable entre les parties, sous l’accompagnement d’un avocat en droit immobilier.
Pourquoi consulter un avocat en droit immobilier en cas d’erreur ?
Une erreur dans une vente immobilière peut entraîner des conséquences juridiques et financières importantes. Un avocat en droit immobilier analyse la situation et détermine si l’erreur constitue un vice de consentement pouvant justifier l’annulation du contrat ou une demande de réparation.
L’avocat intervient pour défendre les intérêts de son client et proposer les solutions les plus adaptées. Il peut engager une négociation amiable afin de corriger les effets de l’erreur ou, si nécessaire, saisir le tribunal pour faire valoir les droits de son client. Son expertise garantit une approche conforme à la législation et sécurise l’issue du litige.
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